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Face au récents
évènements survenus dans certains pays d'Europe
et aux État-Unis, entraînant des mesures de
restriction à l'usage rituel de notre boisson sacramentelle
appelée SANTO DAIME et/ou AYAHUASCA, notre "Igreja do Culto
Ecléctico da Fluente Luz Universal (CEFLURIS)" -
Église du Culte Éclectique du Flux de
Lumière Universelle (CEFLURIS) - exprime publiquement par
cette note officielle sa certitude qu'une solution équitable
sera trouvée pour le cas en question, et profite
également de l'occasion pour rappeler certains points qui
sont à la base de notre position.
L'usage rituel de notre boisson sacramentelle appelée SANTO
DAIME et/ou AYAHUASCA est une pratique légale dans notre
pays. L'usage de cette boisson psychoactive,
élaborée à partir de deux plantes
originaires de l'Amazonie à des fins rituelles, trouve son
origine dans les traditions ancestrales des peuples
d'Amériques du Sud. Elle est utilisée lors de
cérémonies religieuses, de pratiques chamaniques
et thérapeutiques depuis des milliers d'années.
Cela démontre que l'utilisation religieuse des
entéogènes a été une
pratique naturelle très répandue depuis l'aube de
l'humanité, et qu'elle a contribuer à
générer des sociétés
hautement développées et stables. Ce n'est
qu'ainsi qu'on peut comprendre les temples mégalithiques
dédiés aux champignons sacrés en
Anatolie, la célébration ininterrompue des
mystères d'Eleusis pendant 1400 ans, ou le culte du Soma,
boisson sacrée des anciens voyants rishis, dont les visions
extatiques ont été à l'origine des
trésors de sagesse védiques.
Dans le nouveau monde, un grand nombre de ces cultures
entéogènes sont tombées, il n'y a pas
très longtemps, sous le joug de la conquête
coloniale européenne et de la christianisation
forcée des populations autochtones, ce qui a
constitué un véritable ethnocide. Mais certaines
traditions ont su se préserver et se renouveler. L'une
d'elles est la Doctrine du Santo Daime, dont le fondateur est Mestre
Raimundo Irineu Serra, un humble "seringueiro" qui au début
de ce siècle vivait en contact avec des indiens et des
chamans au cœur de la forêt amazonienne,
où il reçut une révélation
de la Vierge Marie, sous la forme de la Rainha da Floresta (Reine de la
forêt). Elle lui révéla le si beau
rituel de chants et de danses au moyen desquels nous continuons
à louer encore de nos jours Dieu, les êtres
divins, le soleil, la lune, les étoiles et les forces de la
Nature dans nos travaux.
Mestre Irineu à réunit autour de lui des
personnes de croyances et de conditions sociales extrêmement
différentes pour réussir, sans la moindre trace
de revanchisme, une prouesse significative qui permettait de
préserver le sacrement des peuples asservis tout en le
réconciliant avec la foi chrétienne, au nom de
laquelle furent commis les excès et les crimes de la
colonisation. Cela montre le contenu d'amour et de paix de notre
message spirituel. C'est pour cette raison qu'il s'agit d'un message
universel, valable pour tous les peuples de la terre. Il faut analyser,
sans préjugés et en se servant d'une approche
multidisciplinaire, si le sacrement eucharistique de notre messe est
une boisson psychoactive. D'après notre
expérience, l'emploi de notre boisson sacramentelle dans le
contexte spirituel approprié qui est le sien, loin
d'être une expérience dissociative pour le mental
et nocive pour la santé de l'individu ou de la
société, représente au contraire une
expansion de conscience bénéfique, de
même nature que l'expérience mystique la plus
authentique. Depuis plus de trois générations,
des milliers de personnes peuvent témoigner de ce fait dans
notre pays.
C'est en tenant compte de tous ces faits qu'après de
nombreuses études, les autorités
brésiliennes de la santé et de la justice ont
autorisé l'emploi rituel de notre boisson. C'est une grave
injustice de le confondre avec l'usage, l'abus et le trafic de drogues.
Nul doute, l'industrie du Vice et de la Drogue constitue l'une des
grandes plaies de notre civilisation contemporaine. Il s'agit
là d'un mal qui provient des profondeurs de notre
civilisation et qui révèle que quelque chose
à mal tourné. Cela fait partie de la crise
spirituelle que traverse l'humanité à l'aube du
passage vers le Troisième Millénaire. L'emploi
rituel des plantes entéogènes n'est nullement
responsable de cela : au contraire, il peut encore de nos jours nous
aider à retrouver le sens cosmique et transcendantal de
notre existence. Et c'est la meilleure issue pour guérir ce
mal qui ronge notre civilisation.
Notre sacrement, le SANTO DAIME et/ou AYAHUASCA, n'est pas une drogue
et les raisons pour lesquelles nous le prenons ne constitue pas une
forme de dépendance. Ce qui nous amène
à communier rituellement par son intermédiaire
est une aspiration noble et juste d'élévation
spirituelle. Il s'agit donc d'un droit de liberté de culte,
d'un droit inaliénable pour tout être humain :
choisir une pratique religieuse lui permettant d'avoir une
compréhension spirituelle de la saga humaine sur cette
planète. Nous ne saurions nullement avoir honte de notre
Chemin, que nous considérons être un
véritable trésor spirituel et culturel pour
l'humanité, digne d'être
préservé pour le bénéfice
des générations à venir.
Par l'intermédiaire de nos avocats, nous laissons
à la justice la lourde responsabilité de
décider dans quels cas un état de conscience -
même lorsqu'il est induit par certaines "techniques
archaïques d'extase" - peut être
considéré comme une expérience
spirituelle légitime et dans quels cas il sera
considéré comme un stigmate social ou
même un crime. La meilleure manière d'en
décider ne réside pas uniquement dans une
interprétation bureaucratique de la Loi, mais
également dans la sensibilité et la chaleur
humaine capable d'élargir l'"Esprit des lois", chaque fois
que la froideur des mots figés ne permet pas de tenir compte
de la multiplicité des aspirations humaines et des
phénomènes sociaux dignes de s'abriter dans son
giron.
Cela étant dit, nous serons toujours disposés
à dialoguer avec les autorités, confiants dans le
fait que lorsque notre droit de croyance, et donc celui de communier
avec notre sacrement, seront assurés, nous saurons
être à la hauteur de défi pour
réglementer son usage, avec les réserves et les
principes éthiques requis pour le bon fonctionnement de
notre Église.
Avec des vibrations d'Harmonie, d'Amour, de
Vérité et de Justice.
Secrétariat de Communication de CEFLURIS.

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