Saint Prix, le 05 juin 2024

Mes chers soeurs, frères et amis (ies)

Lors de ce procès, qui se tenait le 04 juin 2024, nous sommes tombés dans un piège, celui d'une justice expéditive... La loi, rien que la loi, le fond ne les intéressaient pas... Affaire suivante !

J'ai entendu la sentence avec stupéfaction : 10 mois de prison avec sursis.

Mon avocat m'avait prévenu, ce tribunal (14ème chambre correctionnelle) ne juge que des trafiquants de drogues et ses juges ont la réputation d'être très sévères.

J'ai effectivement découvert un tribunal, froid, sans coeur, sourd et aveugle.

Dès le début de l'audience, il y a eu un incident.. Le greffier demande à mon avocat les documents administratifs, pour enregistrer nos deux témoins. L'avocat les avaient oubliés ! Il s'explique alors devant le tribunal et demande que néanmoins nos deux témoins soient auditionnés.

La présidente du tribunal demande l'avis au procureur, qui refuse. Le tribunal se concerte et confirme, le refus d'auditionner nos témoins.

Ainsi, Natalia Rebollo, avocate de l'ICEERS, venue spécialement de Mexico et Jose-Maria Fabregas psychiatre, spécialiste des addictions, venues lui aussi spécialement de Barcelone, sont restés sur les bancs du public, en silence.

C'est un sentiment personnel (mais aussi partagé), nous étions condamnés à l'avance.

Le talent de nos 3 avocats, n'y a rien fait.

J'ai été reconnu coupable d'usage et trafic de stupéfiants.

L'ayahuasca est désormais traitée comme une drogue vulgaire, à côté de la cocaïne, de l'héroïne, etc. !

Voilà le pire, de la criminalisation de notre sacrement.

Ce jugement de personnes (et non de l'ayahuasca, déjà classée), aussi négatif soit-il, ne remet absolument pas en cause le recours que nous avons déposés (en aout 2023) devant le Conseil d'Etat.

La Justice applique la loi, le Conseil d'Etat, lui, peut changer la loi.

Nous avons des arguments très forts, dans notre requête.

Les preuves scientifiques que l'ayahuasca, n'est pas un stupéfiant, au sens ou le Conseil Constitutionnel l'a défini (ni toxique, ni addictif).

Nous avons aussi démontré que les raisons du classement Français de l'ayahuasca (en 2005) sont entachées d'irrégularités, remplies de contre-vérités et disproportionnées, car il porte atteinte à notre pratique religieuse, dont l'ayahuasca est le sacrement.

Nous avons donc la faiblesse de croire que cette Haute Cour de Justice (administrative) va étudier soigneusement notre dossier et voir les fourberies/mensonges de ce classement. Le sujet est important, il s'agit tout de même du Droit constitutionnel qui touche à la liberté religieuse et de conscience !

Nous allons mettre toute notre énergie positive dans cette requête et continuer de lever la bannière de la Liberté pour notre Sacrement.

Une dernière chose, en cas de bonne décision du Conseil d'Etat (en 2025) nous serons en droit de demander une révision de notre procès (pour annuler notre condamnation). Nous avons donc beaucoup d'opportunités, pour nous réjouir !

Il me semble qu'il est l'heure, au niveau Européen, de se mobiliser, pour en finir avec la criminalisation de l'ayahuasca

Un grand merci à tous pour vos soutiens. Nous restons connectés pour la suite !

Nous avons besoin plus que jamais de solidarité financière pour continuer notre action devant le Conseil d'Etat et payer nos avocats. Suivez le lien de notre crowdfunding :

Claude Bauchet